Exposition Georges Clemenceau à Paris
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Docteur, critique, écrivain, homme politique, esthète, collectionneur et grand amateur, Georges Clemenceau fut celui que l’on surnomma « le Tigre » dont le nom renvoie aussi clairement à sa force d’esprit qu’à l’Asie. Georges Clemenceau n’est pas seulement l’homme politique que l’on connaît, mais aussi comme nous pouvons le découvrir à travers cette exposition, un homme passionné, doué d’une profonde sensibilité.
Amoureux des arts, ami d’artistes, d’écrivains et de critiques comme Manet, Monet, Degas, Malarmé, Redon, Edmond de Goncourt, Guimet… Clemenceau évolue dans une société d’hommes de culture marqués par le Japonisme qui gagnait alors les milieux intellectuels grâce aux expositions universelles de la seconde partie du XIXe siècle.
Le Japon représente, pour cet homme public, l’idée d’un ailleurs. Dans les années 1870, il découvre l’art japonais par un certain Monsieur Saionji Kinmochi (1849-1940) – qu’il rencontre en politique. Tous deux sont membres du gouvernement et présidents du Conseil. Les deux hommes nourrissent ainsi des liens étroits et partagent ce même goût pour le Japon, l’un originaire de ce pays, l’autre rêvant de celui-ci.
En 1893, Clemenceau, affaibli par l’affaire du Panama qui est alors montée contre lui, est contraint de vendre aux enchères publiques la quasi totalité de ses œuvres collectionnées pendant 20 ans. La collection, comprend, entre-autres, près de cinquante masques de théâtre nô, de nombreux bols à thé, 2000 estampes, mais aussi quelques 3000 kôgôs, dont beaucoup sont présentés dans l’exposition. Il aime à s’entourer de ces diverses boîtes qui l’amusent et le font voyager par leurs sujets et leurs formes étranges, drôles ou encore délicates.
Georges Clemenceau est un passionné d’Histoire des arts et des religions, il cherche à en comprendre leurs significations profondes. Il est le grand défenseur de la diffusion de la connaissance des arts et des civilisations d’Asie auprès du public français. Fidèle à Guimet, il participe à la création du musée qui portera son nom et lui montre un attachement particulier. Sous son influence, le Louvre acquiert pour la première fois des œuvres d’art japonais, dont les portraits de Hôjô Tokiyori et celui présumé de Ryôgen, achetés tous deux chez le très célèbre marchand d’art Siegfried Bing.
C’est également dans ce sens que Georges Clemenceau, ami, époux et exécuteur testamentaire de Clémence d’Ennery, œuvra à la reconnaissance de son musée d’arts d’extrême-orient. Il lègue à ce moment nombre de ses kôgos transférés du Musée Guimet au Musée d’Ennery en 1908.
En 1920, après sa défaite aux élections, il se retire peu à peu de la vie politique à laquelle il avait consacré sa vie. Il entreprend des voyages et passera également beaucoup de temps dans sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard qu’il aimait et dans laquelle il rassembla quelques œuvres. Georges Clemenceau ne connaîtra jamais le pays du soleil levant.
Il s’éteint à l’âge de 88 ans, à son domicile – 8 rue Franklin à Paris en 1929. Il laisse derrière lui l’image d’un homme emblématique, fort de son combat politique qui le rendit célèbre dans la postérité, et celle moins connue d’un collectionneur, qui témoigne à travers cette exposition de son attachement pour les Arts asiatiques.
Le musée national des arts asiatiques – Guimet bénéficie pour cette exposition exceptionnelle, du concours scientifique de deux institutions partenaires : le musée de arts asiatiques de Nice et l’Historial de la Vendée qui accueilleront chacun l’exposition Clemenceau.
Je vous invite également à découvrir le Musée d’Ennery – Paris
Visites sur RDV auprès du Musée Guimet ou bien me contacter pour l’organisation d’une visite privée.
Belles découvertes à tous et à toutes !
Texte écrit et publié le 1er mai 2014
par Mélanie Baltazar
dans le but de promouvoir les Arts asiatiques
et l’exposition présentée actuellement :
Clemenceau, Le Tigre et l’Asie
Du 12 mars au 16 juin 2014
Musée National des Arts Asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna- 75116 Paris